Témoignage : ARCHIGROUP
Parler ARCHICAD conduit naturellement à parler BIM
Si la modélisation 3D a été imposée à ARCHIGROUP par un client en 1995, le choix d’ARCHICAD, avec l’arrivée en 2000 de Jean-Philippe Charon, architecte aujourd’hui associé, a permis à l’ensemble des collaborateurs de reprendre la main sur leur outil de travail. « Nous sommes architectes, pas informaticiens, c’est au logiciel de s’adapter à nous et non l’inverse. Dans ARCHICAD, c’est le mode constructif qui est respecté; et très clairement, c’est ce qui fait que l’on comprend tout de suite la logique d’ARCHICAD, dès le début.»
«Je me suis toujours intéressé à la 3D… Entre mon diplôme et mon arrivée chez ARCHIGROUP en 2000, j’ai testé les possibilités 3D des logiciels dans les différentes agences par lesquelles je suis passé… jusqu’à une agence équipée d’ARCHICAD sur Mac. A l’époque le modèle 3D était une forme de vérification: entre lire et voir des plans il y a une différence que le modèle 3D permet de réduire. ARCHICAD nous rassurait en ce sens: quand on a une pente de toiture et une fenêtre en sous-pente, la visualisation d’un modèle 3D permet de vérifier immédiatement si la fenêtre rentre ou non dans le pan.»
NOM DU PROJET
Ensemble Municipal de Sainte-Foy
PROGRAMME
Ensemble Municipal comprenant cinéma, crèche et centre social
à Sainte-Foy-Les-Lyon
MAÎTRE DE L’OUVRAGE
Ville de Sainte-Foy-Lès-Lyon
EQUIPE
Architecte : ARCHIGROUP
Structure : CERBETON
Fluides : ARCOBA
Économistes : ÉCOGROUP
Scénographe : ROUSSEL
Architecte d’intérieur : PACK CRÉATION
HQE : ADAPTA
MISSION
Mission de base + exe
LIVRAISON
Septembre 2013
SHON
2 080 m²
COUT TOTAL DES TRAVAUX
4 855 000 €H.T.
Aujourd’hui, ce confort de modélisation 3D en phase études se vérifie toujours. L’exemple du projet de l’ensemble municipal de Sainte Foy est très éloquent: « Sur ce projet, ARCHICAD a été particulièrement efficace pour l’insertion du projet dans l’existant. Ce projet de Sainte Foy, c’est un contexte très sensible, en plein centre ville, avec la conservation d’un mur historique, avec une pente très douce, des prospects en altimétrie, c’est aussi un système complexe de machines et de ventilations à insérer sous les gradins du cinéma… bref un volume très complexe que nous ne pouvions travailler finement qu’en 3D. Nous avons récupéré une maquette du terrain SketchUp pour y insérer notre projet dans ARCHICAD.»
Les bénéfices d’une modélisation ARCHICAD vont au delà-de la phase études, jusqu’en phase chantier grâce à BIMx qui permet de présenter la maquette sur tablette : « Au niveau du parvis il y a une pente de presque 50 cm.
Nous avons modélisé tous les niveaux de rattrapage de pente pour que l’entreprise puisse bien les visualiser et tout mettre en oeuvre conformément à ce que nous nous avons modélisé…. sur l’ensemble de ce projet la 3D nous a indéniablement permis de gagner en clarté et donc en efficacité, notamment pour toutes les validations. »
Pour autant un projet conçu sur ARCHICAD ne se limite pas à la seule présentation dʼun modèle 3D. A partir de ce même modèle, ARCHICAD permet de produire plans, coupes, façades, présentations BIMx, de façon synchronisée.
« Pour le projet de logements rue Prévost à Lyon, ARCHICAD a vraiment été efficace pour tous les documents dʼaide à la présentation aux Architectes des Bâtiments de France. Bien quʼà lʼépoque nous ne leur présentions que des vues sur papier, nous gagnions énormément de temps pour la production de documents, à chaque fois quʼune modification était nécessaire. La rapidité de ces allers-retours était un vrai plus. Au-delà de la validation des ABF, sur ce type dʼopération de logement de standing, cette organisation de présentations différentes sur la base dʼune même maquette numérique se confirme: on extrait aussi facilement des plans de vente destinés aux acheteurs ou des plans DCE selon les filtres choisis. Pour les mises à jour, pour les synchronisations de plans de vente en fonction des modifications apportées sur les plans de chantier, ou encore pour la présentation de travaux de TMA, ARCHICAD permet vraiment de gagner en productivité. »
NOM DU PROJET
Logements à Lyon
PROGRAMME
LOGEMENTS « 34 RUE DU LIEUTENANT COLONEL PRÉVOST » – LYON 6EME
Résidence + 2 maisons de type loft pour un total de 37 appartements
MAÎTRE DE L’OUVRAGE
Les nouveaux constructeurs
EQUIPE
Architecte : ARCHIGROUP
Bureau d’Études Structures : SLETEC
Bureau d’Études Fluides : BERGA
MISSION
Mission de base
LIVRAISON
2013
SURFACE
3 100 m²
Cette synchronisation de la documentation tient au fait qu’en plus d’être un volume 3D, tout objet ARCHICAD est un objet architectonique intelligent avec sa fonction, ses dimensions, ses caractéristiques propres. «J’ai très rapidement compris cet intérêt de l’information liée au dessin. L’agence au sein de laquelle j’ai découvert ARCHICAD avait des économistes intégrés.
A l’époque déjà, je m’intéressais donc beaucoup aux possibilités de descriptifs intégrés qu’autorisait d’ARCHICAD. Comme j’avais l’économiste à côté de moi, il me «suffisait» de copier/coller ce qu’il rédigeait dans le CCTP dans les informations de l’objet ARCHICAD… Depuis, ça a beaucoup évolué»
Fenêtre de matériaux dans ARCHICAD
C’est cette notion d’information liée au dessin qui a été déterminante du choix d’ARCHICAD dans la stratégie d’équipement d’ARCHIGROUP. Avec 46 collaborateurs répartis sur 3 pôles (conception, réalisation, transverse) et avec Ingégroup, la filiale d’ingénieurs et économistes, les informations doivent pouvoir être rapidement échangées. « Même si nous assurons toutes les étapes au niveau de l’agence, même si l’architecte conçoit pour réaliser, il ne suit pas forcément son fichier de l’esquisse à l’exé. Le fichier bascule généralement d’un architecte à un projeteur : il faut donc que toutes les informations suivent. De plus, nous avons des clients réguliers et nous nous devons de leur garantir une qualité constante, quel que soit le chef de projet, ou le projeteur. Aussi, nous avons mis en place une charte ARCHICAD propre au fonctionnement d’ARCHIGROUP : un fichier démarrage qui est appliqué pour chaque projet, quel qu’il soit, avec une liste de calques, des favoris, des paramètres pré-programmés, des informations types pour les cartouches etc. II y a cependant une certaine souplesse, la possibilité d’ajouter un calque spécifique pour tel ou tel projet, mais la trame de base est carrée : tout le monde retrouve les informations dont il a besoin et produit des documents de qualité constante.»
«Cette organisation nous permet de pousser le travail en 3D le plus loin possible. Longtemps, nous avons travaillé en 3D jusqu’au permis de construire. A partir de 2005 – dès que les outils nous le permettaient en terme de définition, d’affichage, etc – on a tout basculé en 3D jusqu’au DCE. Désormais, nous avons toute la maquette avec les détails d’implantation, de locaux techniques, etc.»
Dès lors que cette logique est intégrée, comme elle l’est chez ARCHIGROUP, l’apparition des IFC et du BIM n’est plus une révolution. «Parler ARCHICAD conduit naturellement à parler BIM. Nous, on ne se rend pas vraiment compte de ce virage technologique et méthodologique car nous sommes dans cette logique depuis des années, nous avons évolués au fur et à mesure. En terme d’organisation interne, nous avons un référent, David Rubio.
A son arrivée à l’agence, il y a 10 ans sa mission consistait surtout à répondre aux questions de nos collaborateurs, à faire de la formation continue en quelque sorte : chaque vendredi matins il faisait un tour de l’agence pour identifier les problèmes rencontrés, et y apporter des réponses et conseils, au quotidien. Aujourd’hui, David Rubio est surtout un vrai relai pour avancer dans la mise en place de notre propre charte BIM et dans la gestion des IFC.»
David Rubio le confirme: «Aujourd’hui notre axe de réflexion, ce n’est plus la 3D, que l’on maîtrise, c’est la base de données. Depuis longtemps déjà, on peut intégrer un texte dans la description d’un objet ARCHICAD, mais l’enjeu du BIM c’est de lier les informations à l’objet intelligemment, de façon à ce qu’elles puissent être exportées et comprises comme éléments d’une base de données. C’est tout l’intérêt du format IFC. Ainsi sur un portail tel que BIMobject, on trouve des objets 3D avec informations IFC pour les insérer dans notre maquette numérique et récupérer toute une base d’informations qui sont les caractéristiques réelles du fabricant: dimensions, possibilités d’adaptation, etc. Aujourd’hui, on s’en sert au quotidien. Et l’avantage, c’est que je peux fournir à l’économiste par exemple une liste de toutes les portes du projet, avec les noms, les numéros, les dimensions et toutes les classifications IFC qui auront été renseignées. Ce qui évite un travail considérable de double saisie ! »
«Les IFC proposent, pour l’heure, des schémas normés. ARCHICAD renseigne les IFC par défaut selon ces normes, mais autorise également une certaine souplesse en permettant soit de débrayer les infos IFC, soit d’ajouter des champs d’information selon nos propres besoins. On se concentre donc aujourd’hui sur cette personnalisation des champs IFC. Nous travaillons, par exemple, main dans la main avec l’économiste de notre filiale Ingégroup : il me donne tous les types de critères dont il serait susceptible d’avoir besoin, et je créé de nouveaux champs dans le schéma structurel des IFC. Ces informations sont ainsi intégrées dans l’objet ARCHICAD et elles pourront également être partagées à l’export. Bien évidemment, ce principe et ses avantages ne s’appliquent pas uniquement dans les échanges avec l’économiste, les informations IFC peuvent servir à tout type de nomenclature – dimensions, fonctionnalité, zone du projet à laquelle l’objet est rattaché etc – et donc à tout type de partenaire.»
Concernant le travail collaboratif avec les partenaires, Jean Philippe Charon précise: « Avec le BIM et les IFC nous allons être amenés à échanger de manière plus poussée qu’on ne le faisait en format dwg… Et nous avons bien conscience qu’il faut que ce soit nous, architectes et maîtres d’oeuvres, qui gardions la main sur cette notion d’information qui est la base de la maquette numérique. On intègre donc cette notion de convergence des informations dans la maquette le plus tôt possible, avec cette condition : en tant que concepteur du projet, on porte la maquette numérique et ce sont nos partenaires qui viennent se greffer dessus.
Concrètement, les ingénieurs structures et fluides peuvent intégrer cette maquette sans perte d’information dans leurs logiciels métiers de calculs, nous récupérons leurs données pour les intégrer dans la maquette numérique ARCHICAD; l’économiste quant à lui récupère de cette maquette les informations dont il a besoin…»
Archigroup.
«Aujourd’hui nous pouvons dire que nous sommes avec ARCHICAD en BIM Lod 300/350. Nous faisons des échanges avec Tekla, Allplan, Revit…. mais tous nos partenaires ou clients ne sont pas encore suffisamment impliqués dans le BIM pour que nous puissions enfin réaliser un projet BIM de bout en bout. Nous faisons de la pédagogie autour de nous, certains partenaires se montrent très curieux, mais les grosses structures ne réservent encore le process BIM qu’à des projets d’importance… Pourtant, pour nous, la méthode s’applique aussi bien à de petits projets du quotidien qu’à des projets plus emblématiques, ça ne fait pas de différence.
C’est une méthodologie de travail que nous avons complètement intégrée. Bien sûr, pour des projets importants, après la présentation du projet lui-même au MOA, nous mettons davantage en avant notre expertise de la méthodologie BIM. Mais c’est avant tout la qualité architecturale qui nous permet de remporter un concours, d’autant qu’aujourd’hui personne ne peut dire qu’avec le BIM, on gagnera tant sur la phase études, tant sur la phase réalisation…. Mais nous savons bien, nous, qu’avec notre maîtrise de ce process, nous sommes vraiment plus productifs et donc plus rentables.
Pour l’instant les MOA apprécient tout particulièrement BIMx, l’outil interactif de communication de la maquette numérique ARCHICAD. Nous jouons sur son côté ludique, mais ça nous permet aussi d’initier chez le MOA cette appréhension d’un volume 3D complet avec les informations liées… d’initier donc chez eux une première approche du BIM.»